Notre cerveau ne nous permet pas de traiter consciemment plus de 7 sollicitations à la fois, nous disent les neuro-scientifiques. En conséquence, sur les milliers de sollicitations de nos 5 sens à chaque instant, nous en retenons 7 et créons notre réalité à partir de ceux-ci. Les autres sont stockés dans l’inconscient.
Comment se fait ce choix ? Pour la majorité des gens, dans la majorité des cas, de façon purement inconsciente. L’attention se fait à notre insu, en fonction de nos schémas mentaux, de nos mémoires, de nos déterminations, de notre éducation, de nos blessures… en fait de notre égo conditionné et blessé.
L’égo est cet ensemble de conditionnements et de blessures qui détermine, si nous n’y prenons pas garde, nos attitudes, nos comportements, nos façons d’être, de faire, de réagir. C’est le « je ne
peux pas faire autrement », « je suis né comme cela ». Certains peuvent également lui donner le nom de personnalité.
Notre cerveau est un fidèle serviteur et fait ce qu’on lui demande. Sollicité par l’égo, il œuvre pour le conditionnement. En effet, le rôle de notre égo est de nous adapter à la forme
humaine et à la vie en société. Dans cette optique, le cerveau va trier, classer les informations en essayant de retrouver ce qu’il connaît déjà. (Cette faculté nous permet notamment
l’apprentissage de savoir-faire qui deviennent automatiques : conduire, faire du vélo, ouvrir une porte…). C’est ainsi qu’il va généraliser, omettre, banaliser…. Et par ce tri, notre attention
sera portée sur certains éléments plutôt que d’autre, en fonction de ce que l’on connaît déjà et de ce qui est acceptable ou non par notre égo.
Nous voyons alors que ce que l’on dite être « la réalité » n’est en fait qu’une représentation très partielle et très subjective de celle-ci, que nous construisons inconsciemment.
Alors, la question qui se pose est la suivante : sommes nous condamnés à subir une vision de la réalité qui ne nous convient pas toujours mais qui est le fruit de
notre propre cerveau ?
Ou alors avons-nous la possibilité de choisir où nous portons notre attention ?Bonne nouvelle, la réponse est oui, la porte est certes étroite, mais elle existe.
Lorsque nous méditons, ou lorsque nous choisissons de porter notre attention sur nous-mêmes, d’observer nos dire, réflexions, ressentis.., nous pouvons éprouver la présence en nous d’un JE qui a
la faculté d’observer, de choisir, de décider, et la grande faculté corolaire de se laisser embarquer. Exemple : je choisis de concentrer mon attention sur ma respiration et au bout de quelques
minutes (voir quelques secondes) mon esprit est parti dans mille réflexions. Je me laisse embarquer un moment, je m’en rends compte et choisis de nouveau de concentrer mon attention. Autre
exemple : j’ai une discussion animée avec un interlocuteur qui commence à toucher un point sensible chez moi. Pour m’échapper de cette situation inconfortable, je cherche à me venger et je pense
à lui dire quelque chose de vraiment méchant, qui va lui faire mal, je ne le ferais pas me dis-je c’est bas et méchant… mais l’inconfort persiste et…..je le dis, je me suis laissée embarquer par
mon égo blessé.
J’éprouve ainsi l’existence d’un ‘JE’ qui n’est pas réductible à mon égo, à ma personnalité. Ce ‘JE’ a – potentiellement – la capacité de choisir. A charge
pour lui, de se dégager de l’attraction qu’exerce l’égo sur lui.
C’est l’objet du travail sur soi :
- Se connaître : c’est-à-dire connaître sa personnalité, ses conditionnements et ses blessures à la racine de nos choix inconscients, de notre vision du monde et des autres, de ce que nous appelons « la réalité »-
S’accepter et s’aimer comme tel
Et c’est ce mouvement d’acceptation et d’amour vrai envers soi-même (celui que l’on attend si ardemment des autres sans songer à se le donner soi-même) qui détend l’égo, lui fait perdre de son pouvoir d’attraction, dessert l’étau qu’il sert autour du « JE » qui voit alors s’élargir sa capacité à choisir où il porte son attention et quelle action et quel comportement il décide de mettre en œuvre.
« La réalité » de chacun devient alors tous les jours plus conforme au monde qu’il souhaite créer.
De façon inconsciente, c’est ce qu’il se passe lorsque nous somme amoureux : l’autre, notre amour, remplit brusquement et spontanément tous nos besoins : d’amour, de reconnaissance, de
sécurité..nous nous voyons magnifique et unique dans ses yeux…l’égo est ravi, enchanté..et il se détend. Voilà pourquoi, nous disons que l’amour rend aveugle. Ce n’est pas tant qu’il ne voit pas,
c’est que le sentiment d’amour qui nous traverse donne à notre « JE » la capacité de choisir ce qu’il veut voir, de porter son attention sélective sur ce qui lui fait plaisir…pour que la magie
dure… et le « JE » se crée ainsi une réalité qui lui convient.
L’amour ne rend pas aveugle, il rend libre. Et plutôt que d’exiger des autres qu’ils nous aiment d’un amour inconditionnel, aimons-nous nous mêmes, nous serons ainsi traversés par ce sentiment
d’amour qui, en desserrant l’étau de notre égo, nous rendra libre de choisir.
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Sophie (lundi, 19 novembre 2012 17:03)
Mon JE t'est reconnaissant pour ce nouvel éclairage...
Merci - So