Il n’y a rien à faire…ou, plutôt, ce que nous faisons a peu d’importance. Nos réalisations ne sont qu’un support à notre expérience sur cette terre.
Le vrai sujet est ce que nous sommes, et comment nous le devenons.
Ceux qui aiment mettre de la conscience sur la façon dont ils « fonctionnent », s’aperçoivent assez vite que la plupart de leurs comportements, pensées, émotions, réactions ne sont ni le fruit du hasard ni le fruit de leur volonté, mais bien celui de leurs conditionnements et des conséquences de leurs vieilles blessures, de leurs charges émotionnelles qui resurgissent..
Sans conscience, nous reproduisons tous les conditionnements de la race humaine, de notre époque, de notre milieu, de notre éducation…nous n’agissons pas, nous réagissons selon un programme intégré. Même, et peut-être surtout, lorsque nous faisons « ce que nous voulons », nous sommes alors le docile exécuteur de ce que notre cerveau a codé comme agréable, nécessaire… Sans conscience, point de liberté. Alors, au fond, qui suis-je ? Si je ne fais que reproduire et réagir, comme un robot, ou est « le vrai », « la vraie », à supposer qu’il y en ait un (une) ? Qui je suis quand je suis (j’ose être) vraiment moi ?
Cette question, que se posent nombre de personnes qui travaillent sur elles, est un piège : si nous appelons ego cet ensemble de conditionnements et de blessures qui nous caractérisent (et nous donne notre « personnalité »), c’est encore une question que se pose l’ego, qui cherche, une fois de plus, à se conformer à un nouveau rôle. Après avoir épousé jusqu’à la nausée le rôle du gentil, du méchant, de celui qui réussit, de celui qui échoue, de celui qui assure, qui aime, qui donne, qui est toujours gai….il cherche à se conformer au rôle du « Vrai ».
Or, il me semble que « le vrai », « la vraie » que nous sommes, est indéfinissable, et c’est une bonne nouvelle.
Deviens ce que tu es : Découvre ce que tu es au delà des conditionnements et des blessures non intégrées. Peut être découvriras tu un être présent, libre et créateur. Et pour devenir ce que tu es, connais toi toi même, mets de la conscience sur tes conditionnements, tes réactions, tes blessures enfouies. Observe à quel point ils déterminent la qualité de chacune de tes expériences. Entre dans cette intimité bienveillante avec toi et alors, petit à petit, tranquillement, presque sans effort, tu laisseras venir qui tu es vraiment. Et, probablement, tu l’honoreras.
Prochain chapitre : L’amour inconditionnel, car c’est à la fois la source, le but et la clé de ce qui précède.
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Guillaume (mardi, 07 octobre 2014 09:27)
Dans l'univers digital, "ce que faisons" se résume souvent à "ce que nous décidons" à travers nos clics. Ces décisions sont liés à ce que nous sommes.
La recherche du vrai est essentielle par ce qu'elle donne sens et ouvre à la liberté : nous assumerons d'autant mieux nos décisions si elles sont cohérentes avec ce que nous avons toujours voulu être.
"Ce vrai" qui est en nous est-il indéfinissable?
Oui par ce que chacun garde une part de mystère en lui, mais nous pouvons progresser dans la recherche de ce vrai, par exemple à travers la lecture de ce blog et à l'initiation à l'énéagramme...
Merci Hélène pour cette réflexion!
Gaël M. (mardi, 07 octobre 2014 09:46)
J'aime bien cette réflexion !
"La recherche égotique de se conformer à un nouveau rôle", haha, c'est pas faux !
"Découvre ce que tu es au delà des conditionnements et des blessures non intégrées", autrement dit, on peut commencer par définir ce que l'on N'EST PAS. Je ne suis pas cette blessure, je ne suis pas cette croyance, je ne suis pas ce rôle-là.
Après, est-ce qu'il est possible de répondre à la question de qui je suis ? C'est peut-être justement un piège de vouloir à tout prix y répondre... :) Et si on laissait cette question volontairement en suspens, pour se la poser à chaque instant, humblement, en conscience ? C'est un peu comme l'Amour. L'Amour est une question, jamais une réponse ! Dès qu'on y répond, l'Amour s'est évanoui, il n'y a plus de surprise.
Merci pour l'article.
Joel (mardi, 07 octobre 2014 10:53)
Merci Hélène pour tes réflexions toujours bien pensées avec clarté.
La justesse de ton constat et décryptage de nos comportements humains toujours compliqués.
Effectivement si vouloir être "vrai" est encore un jeu de rôle, ce n'est pas être vraiment soi.
Après avoir endossé jusqu'à la nausée le rôle du gentil, mendiant la reconnaissance et le fait d'être accepté par les autres, je connais.
Le courage d'être lucide sur soi avec pleine conscience.
Le courage d'être soi et d'apprendre à s'estimer.
Le courage d'apprendre à être aimé, apprendre à aimer, vaste programme !
Lorsque sous ma carapace de rudesse et d'égoïsme, je dissimule une grande tendresse à donner, et un immense besoin d'être aimé, peut-être que mon être vrai est là sous la carapace.
A condition de guérir de la dépendance affective, et de rencontrer la stabilité affective.
Alors l'être vrai en moi se développera au contact de l'amour vrai, elle et moi sans carapace, sans armure, sans jeu de rôles.
Peut-être que si nous sommes les enfants imparfaits de l'Amour parfait par , alors le chemin est bien long pour re-devenir qui nous sommes dans notre essence, des êtres vrais, sans blessures, sans souffrances, avec la force puissante de discerner et de savoir aimer "en vrai", sans aucune faiblesse.
Merci brillante Hélène, pour ton décryptage à la fois simple et profond, clair, fort et sensible.
Tu nous aides à éveiller notre conscience, et à grandir et à aimer mieux en qualité, et plus en quantité.
Tu es précieuse et merveilleuse, comme un vase en or empli de fleurs qui ne faneront jamais.
Bien à toi.
Karine (mardi, 07 octobre 2014 14:59)
Merci Hélène pour cet article.
Je dirais également que la conscience aide à être et que pour être, seulement, cela ne suffit pas. Je veux dire par là que pour juste être, il est nécessaire de lâcher-prise.
La question peut nous emmener à se questionner: souhaite-t-on lâcher-prise, jusqu'à quel point, et que faisons-nous de nos choix (conscients)?
D'autres courants de réflexions...
Carolina Laffon (jeudi, 23 octobre 2014 19:13)
l'expression de ta pensée est si claire! Bravo! ce texte "fait du bien"!
Eric M (vendredi, 12 juin 2015 12:36)
Tout à fait d'accord avec toi Hélène, cette interrogation "Qui je suis quand je suis (j’ose être) vraiment moi ?" n'est pas indifférente à l'ego. Même et surtout dans une remise en compte de nos comportements et dans la recherche d'une vérité de soi, l'ego s'invite au premier plan et fera tout pour ne jamais perdre le contrôle. Fut-ce même pour se remettre en cause lui-même.
Car l'ego a peur.
Car l'ego doit occuper toute la place, tout le temps.
Et comme il est aux commandes de notre mental, il sait activer et amplifier nos peurs.
Tout changement que nous souhaitons est vécu comme une peur de l'inconnu, une petite mort, une menace.
L'ego nous prévient : on ne lâche pas la proie pour l'ombre. Mieux vaut peut-être une existence passable qu'un espoir incertain.
Mais je pense que cette question "Qui je suis quand je suis (j’ose être) vraiment moi ?", c'est aussi et surtout le retour de la conscience. C'est LA conscience.
Plus souvent on se pose cette question, plus souvent on oblige l'ego à une gymnastique qu'il n'aime pas puisque son dessein est de laisser les choses immuables.
La répétition de cette attention à soi (à qui on est et ce qu'on veut être) peut être le moment où on se pose, ne serait-ce que quelques instant, ou on respire. Alors la question de l'ordre du mental devient une expérience de ressenti corporel, émotionnel, sans analyse ni jugement. Juste moi là maintenant, en éveil au langage de mon corps. Cette répétition est au cœur de la pratique de la pleine conscience, de l'apaisement et de l'acceptation.
Posons nous mille fois la question qui je suis et répondons mille fois par ce que je ressens.
C'est difficile, c'est certain. Les distractions mentales nous ramèneront mille fois dans le contrôle de l'ego mais nous reposerons mille fois notre attention bienveillante sur l'attention à soi. Mille fois l'ego sera leurré et il finira par s'épuiser. Le début d'une fissure, le début d'un bien-être.
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