La peur est utile à notre survie.... mais nocive quand il s'agit de laisser la Vie se déployer à travers nous!

J’ai envie de… mais je ne sais même pas de quoi, et, si je le sais, je n’ose pas, j’ai peur de la façon dont cela va être reçu, j’ai peur de fâcher, des conséquences de mon choix…

 

Les aspirations dont je parle ici ne sont mêmes pas les « grands choix » qui nous feraient changer de vie ou tout envoyer promener : ils sont souvent – mais pas toujours – la conséquence d’une trop longue période de contraintes. Non, il s’agit des petites aspirations quotidiennes : aller faire une sieste, manger quand on a faim et non pas quand c’est l’heure, partir seul(e) en week-end ou en vacances, refuser une invitation, déménager, s’exonérer d’une fête familiale, ne pas faire de cadeaux, refuser un câlin, faire un câlin, prendre spontanément quelqu’un dans ses bras, dire un vrai oui, un vrai non…

 

Etre capable d’être à l’écoute de ces « petites » aspirations quotidiennes et oser les énoncer et les respecter est très important, car c‘est ainsi que l’on développe la conscience et le respect de soi, condition indispensable pour des relations de qualité. 

 

Mais ce n’est pas tout : cela permet aussi de laisser la vie se déployer à travers nous. C’est un véritable changement de paradigme : la plupart du temps, nous essayons de canaliser la vie dans un petit circuit qui nous sécurise : l’idée que l’on a de qui on devrait être, pour être quelqu’un de bien et/ou pour se faire aimer.

 

Beaucoup de gens ont tellement perdu l’habitude d’écouter leurs désirs profonds qu’ils ne savent même plus s’ils en ont. Ils font ce qu’ils croient devoir faire, ce que leur vie, leur entourage, leur patron, leur groupe d’amis, leurs habitudes …les incitent à faire ou à être.

 

D’autres ont conscience de leurs désirs mais sont paralysés par la peur pour leur donner corps : peur de déplaire, de fâcher l’autre, d’être rejeté, d’être trop différent de l’image qu’ils essaient depuis longtemps de donner, peur de perdre –un job, un(e) conjoint(e), une relation…

 

Très peu finalement osent écouter leurs aspirations et les prendre vraiment en considération.

 

Car le problème est là : lorsque nous ressentons une aspiration et que nous l’étouffons pour une raison ou une autre, nous sommes soumis à la peur. Or si la peur nous est utile pour notre survie, elle n’a pas sa place pour ce qui est de la vie.

 

Nos désirs et nos aspirations représentent ce qui est vivant en nous, notre créativité, notre unicité. Plus nous laisserons circuler la vie pour de petites choses, plus nous serons portés par elle, mieux elle passera à travers nous et plus nous rayonnerons.

 

« Se conformer à », qu’il s’agisse de codes extérieurs ou d’injonctions intérieures peut s’avérer avisé en certaines circonstances, mais cela relève de la survie. Cela peut apporter éventuellement un soulagement, mais jamais aucune joie. La joie va avec la vie.

 

Nous faisons bien d’écouter notre peur lorsqu’elle est liée à la survie biologique.

 

En revanche, lorsque nous restons paralysé par la peur d’abîmer notre image, de ne pas être approuvé ou de perdre le  lien….alors même que nous ressentons une envie, un désir, alors dans ce cas, nous empêchons la vie de se déployer à travers nous, ce qui a pour effet de nous rendre malheureux, irritable et victime.

 

Alors comment faire pour oser prendre en considération nos aspirations, nos désirs ? C’est assez facile à dire, il faut un peu de vigilance et d’attention pour le faire…

 

1/ prendre conscience de ces aspirations : aussi anodines soient elles. Elles vont avec des manifestations corporelles : une tension, un rétrécissement ou au contraire une détente, un élargissement. Prendre le temps de poser son attention sur le corps pour écouter ce qui s’y passe, à l’évocation de telle ou telle idée.

2/prendre conscience de la façon que nous avons de les évacuer. (« c’est impossible, je n’ai pas les moyens, mon compagnon ne va pas être content, de quoi aurai-je l’air ? »....)

3/porter notre attention sur ce qui nous fait si peur que nous n’osons même pas nous poser la question de ce que nous pourrions faire pour que ces désirs deviennent réalité : de ne pas être approuvé(e) ? de fâcher l’autre ? de créer du désordre ? de bouleverser un ordre établi depuis longtemps ? Cette étape est très importante et assez facile d’accès, elle peut avoir lieu en différé.  

4/ Se poser la question, et si je n’avais pas peur, que ferais-je ?

5/ Respirer, et le faire.

6/ Se rendre compte que le monde ne s’écroule pas, bien au contraire ! 

 

Pourquoi ? Parce qu’alors la vie circule, et pour ce qui me concerne, j’ai la croyance qu’elle est une meilleure conseillère que nos idées préconçues et nos peurs psychologiques. 

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