Beaucoup croient que notre personnalité est ce qui nous définit. Nous disons volontiers, lorsqu’il s’agit de parler de nous: je suis quelqu’un qui… aime les autres, aime bien faire, déteste les gens superficiels, aime l’art et la beauté, la légèreté… quelqu’un de prudent, d’attentionné, de dynamique, d’optimiste… Et plus nous rajoutons d’adjectifs, plus nous croyons nous singulariser. Mais nous faisons exactement l’inverse : nous adhérons à des types de comportements humains et plutôt que de transmettre ce qui fait que moi c’est moi et pas le voisin, nous nous mettons dans les boîtes des optimistes, des prudents, des amoureux de la beauté… Nous décrivons nos comportements, qui n’ont rien d’uniques car ils sont plus ou moins partagés par l’humanité entière et en nombre limité.
Etymologiquement, personnalité, vient de persona, c’est à dire le masque. Ce masque cache et/ou révèle qui je suis dans mes relations avec les autres. La personnalité est donc un outil à notre disposition pour entrer en relation avec les autres. Cette personnalité, nous l’avons reçue à la naissance puis nous l’avons consolidée dans l’enfance. Même si elle est intimement liée à notre histoire, et donc à nous, elle reste un outil et peut donc être un sujet d’étude. Elle n’est pas sacrée (alors qu’à mon avis, ce que révèle et/ou cache la personnalité, l’est).
Dès lors, il n’y a pas de crime de lèse majesté à aller regarder de près l’outil qu’est ma personnalité - c’est à dire l’ensemble de mes comportements et de ce qui les sous tends : croyances, valeurs, peurs, blessures…) – surtout lorsque cet outil remplit mal sa fonction qui est de m’assurer des relations harmonieuses avec les autres.
En effet, chacun d’entre nous, me semble t-il aspire au plus profond de lui même à aimer et être aimé, c’est à dire à ressentir cet amour au travers des relations qu’il a avec les autres.
Dès lors que ces relations ne sont plus aussi harmonieuses que nous le souhaitons, il paraît donc logique d’aller voir si l’outil qui nous permet d’être en relation avec les autres fonctionne bien, ou alors s’il est par endroit blessé, ou grippé, s’il manque de souplesse, si les éléments qui le constitue : croyances (sur soi et sur le monde) sont usées ….Il y a peut être des pièces à changer, d’autres à consolider….
C’est la raison pour laquelle, en cas de conflit, il vaut toujours mieux aller voir ce que l’on peut changer dans sa propre personnalité (c’est à dire dans notre manière de réagir au comportement d’un autre) à laquelle nous avons accès car il s’agit de notre histoire et de notre bien/outil/compagnon le plus intime, plutôt que d’essayer d’aller intervenir sur la personnalité (c’est à dire le comportement) des autres, qui par essence nous est inaccessible.
Et il ne s’agit pas d’aller voir « ce qui cloche chez moi » (sous entendu : et qui ne clocherait pas chez l’autre), car « moi » n’est pas réductible à ma personnalité. Il s’agit simplement, sans faire des tonnes d’histoires, d’aller entretenir l’outil qui me permet d’être en relation avec les autres, si jamais elles ne se passent pas aussi bien que je le voudrais.
C’est, à mon avis, notre première et peut être seule responsabilité en cas de conflit : on a toujours intérêt à prendre soin de ses affaires et faire le ménage chez soi, personne ne nous demande de le faire chez les autres.
Si on force quelqu’un à faire le ménage chez lui – c’est à dire à changer ses comportement – de quelque manière que ce soit (reproches, mise en quarantaine, chantage…) il y a fort à parier qu’il risque simplement de glisser la poussière sous le tapis, en rajoutant une couche de ressentiment pour violation de territoire…Il ne fera vraiment le ménage que lorsqu’il sera prêt et en aura envie, ou qu’il aura compris que l’amélioration des relations qu’il entretient ne dépend que de lui, et pas de l’autre.
Et vous alors, êtes vous prêts à prendre soin de votre personnalité, à la connaître, à repérer les endroits qui vous font souffrir et à les « réparer » ?
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